Pour un jeune en difficulté, trouver un soutien direct dans le quartier, c'est possible grâce aux éducateurs de rue. Leur mission: faciliter l'accès à un nouveau parcours de vie positif.

Quelqu'un sur qui compter personnellement...
Quand on est adolescent ou jeune adulte, il arrive qu'on se retrouve en situation de rupture, avec la famille, l'école, l'administration... Si vous vivez cela, ou si vous connaissez quelqu'un qui le vit, adressez-vous à l'éducateur de rue de votre quartier. Il est là pour vous écouter, vous informer et vous guider. Grâce à son réseau solide, il peut vous orienter vers la bonne personne. Le suivi est toujours individuel et adapté à la situation, en partant d'un projet personnel.
... et qui accompagne les jeunes pour:
- Retrouver le fil des études (accrochage scolaire).
- Rechercher un emploi ou un job d'étudiant.
- Faire des démarches administratives.
- Tout autre besoin lié à des difficultés sociales.
Où trouver les éducateurs de rue de Bravvo?
- Sur l'espace public, où ils sont accessibles et travaillent la plus grande partie du temps.
- Au centre de jeunes ou au centre communautaire lié à leur quartier, où ils tiennent des permanences.
- En les contactant par téléphone ou par mail. Vous trouverez les coordonnées par quartier dans les liens qui suivent.
Stratégies, outils pédagogiques, indicateurs, travail du lien : le jargon utilisé par Mohammed trahit ses années de travail avec la jeunesse. Au sein de l’axe Jeunesse et Citoyenneté, son approche est réfléchie, honnête et confiante auprès des jeunes du Centre de jeunes Renards. C’est comme s’il avait un plan bien établi pour chaque jeune qu’il encadre, et toujours armé de son savoir-faire et de son humour, il est prêt.
Un parcours atypique
Tout a commencé avec l’animation - Mohammed la connaît comme sa poche ! “L'animation, j’en ai fait pendant plus de 10 ans, ça a été mon principal outil et je l’utilise encore en tant qu’éducateur de rue car pour moi c’est incontournable.” Dans sa jeunesse, aux alentours de Perpignan, en France, Mohammed se lie d’amitié avec le surveillant de son lycée (l’école secondaire en France). Avec une simple suggestion de sa part, “viens, passe au PIJ !” (Point d’information jeunesse), Mohamed ne le savait pas encore, mais c’était le début de sa carrière. Il est directement tombé dans le bain de l’animation : “J'ai travaillé avec tous les publics : de 0 à 3, de 3 à 6, de 6 à 12, de 12 à 18, avec les adultes et les seniors. J’ai travaillé en tant qu’animateur, et même directeur d’une structure.” Il quitte Perpignan pour la région lilloise, passe aussi par le Service des sports de Roubaix, et puis finalement il dépose ses valises pour de bon à Bruxelles. À travers ces multiples expériences, il a pu travailler auprès de publics et de communautés très différentes. “J’ai toujours eu une fibre sociale” affirme Mohammed.
Au fil de son parcours, il a pu peaufiner son approche professionnelle auprès de publics variés et fragilisés. Selon lui, “c’est important de travailler avec ces publics avec neutralité. Peu importe ce qu’ils ont fait, tu les vois en tant que jeunes, pas autrement, sinon tu ne pourras pas faire de travail avec eux. Ils ont l’habitude d’être jugés.” Mohammed remarque que porter un regard neutre et bienveillant stimule les jeunes du centre Renards à sortir de leur cadre négatif. Fort de son expérience et toujours prêt à relever un nouveau challenge, il s’est formé en éducateur spécialisé en Belgique, et occupe maintenant cette fonction au centre.
Le sport : un cadre structurant et libérateur
Le terme “cadre” est un primordial pour Mohammed. Pour créer cet espace structuré et humain pour les jeunes du centre, il utilise le sport. Son approche originale de l'éducation repose plus spécifiquement sur les sports de combat, c’est son outil de prédilection ! Selon lui, ces disciplines sont bien plus que des activités physiques : elles sont un moyen d'enseigner le respect de soi, du partenaire et des règles de vie, tout en se dépensant. Et ça, il l’a lui-même compris en étant jeune à travers le judo. De sportif de haut niveau à entraîneur, il utilise cette expérience auprès des jeunes qu’il encadre aujourd’hui : “Le judo m’a permis de me canaliser, car j’avais beaucoup d’énergie et j’avais besoin d’avoir un cadre.” Pour l’éducateur de rue, c’est un outil précieux pour gérer des publics parfois difficiles, notamment ceux qui ont des troubles du comportement.
“J’ai beaucoup travaillé le cadre parce que ce sont des jeunes qui en ont besoin, qui ont des problèmes avec les institutions. Donc, à travers le sport, j’ai pu travailler ces indicateurs-là.”
La pédagogie du détour
Projet après projet, il crée des relations de confiance avec ces jeunes qui vivent des situations complexes. “En tant qu’éducateur de rue, on travaille sur des projets de vie avec des jeunes qui sont en rupture, soit scolaire, soit socioprofessionnelle, soit familiale, pour les remettre dans le système.” Et quoi de mieux que de les rendre actifs dans leur quartier ? En collaboration avec le Logement bruxellois, le projet “Coup de pouce encombrants” vient en aide aux habitants du quartier sur différentes missions, notamment s’il y a des meubles à déplacer chez des personnes vulnérables, soit par leur santé, soit par leur âge. Les jeunes, souvent marginalisés, deviennent alors des acteurs solidaires de la communauté. Mohammed compte sur l’aspect humain de ce type de projet pour accrocher les jeunes, car “ils attendent juste que tu leur tendes la main parce qu’ils ont cette pudeur de ne pas demander de l’aide.”
Ainsi, selon Mohammed, la clé réside dans cette quête de sens. Et c’est là toute la finesse de son travail d’éducateur de rue. Sans s’en rendre compte, les jeunes vont travailler sur des valeurs profondes telles que le respect, l’entraide et la discipline. Cette stratégie, c’est la pédagogie du détour. Au sein de l’axe Jeunesse et Citoyenneté, l’éducateur de rue utilise des projets ludiques pour parfaire son travail éducatif — un peu comme une ruse. Mais pas question de manipulation ! “Quand je parle de stratégie, je ne parle pas de manipulation. La différence quand tu manipules un jeune, c’est à mauvais escient, ou il y a une mauvaise intention. Une stratégie, c’est pour tirer le meilleur de lui-même, donc toutes les stratégies sont bonnes, si ça apporte quelque chose de positif au jeune.”
L’un des projets phares qui illustre cette pédagogie pour Mohammed, c’est le projet Sénégal. Pendant neuf mois, il prépare ce voyage solidaire avec les jeunes et l’équipe du centre, et ils organisent tous ensemble des actions d’auto-financement tout au long de l’année. C’est un travail conséquent “qui est lourd en termes de temps, d’activités et d’énergie. Mais à travers ce projet, on travaille la mobilité du groupe, c’est-à-dire que l’on va mélanger des leaders négatifs, des leaders positifs, des leaders populaires, des modèles, pour que le groupe puisse se tirer vers le haut et on échange leurs normes et leurs valeurs.” La pédagogie du détour ici est en partie utilisée pour lutter contre les stéréotypes, les préjugés et la discrimination.
Au Centre de jeunes Renards, Mohammed est accompagné des animateurs et animatrices, ainsi que du coordinateur du centre. Ils ont tous la même mission : faire des jeunes des citoyens actifs. En résumé, leur travail commun s'articule autour de quatre grands objectifs : l’émancipation, l’autonomie, la responsabilisation et la participation. Mais chacun travaille avec ses stratégies et ses objectifs « métiers » individuels en parallèle.
Ainsi, même s’ils travaillent côte à côte au quotidien, l’éducateur de rue se distingue de l’animateur en s’appuyant sur le projet collectif pour accompagner les jeunes de manière plus approfondie et individuel. Il identifie leurs besoins et problématiques, fait émerger leurs demandes, puis mobilise aussi son réseau professionnel pour les orienter vers des services spécialisés adaptés. “On travaille l’individu dans un groupe, sans que les jeunes s’en aperçoivent. C'est ce qu’on appelle le travail de sociabilisation.”
Dans tous les cas, c’est un travail de longue haleine. Même si le fruit du travail de Mohammed ne se voit pas tout de suite, c’est sur la durée qu’il se fait, car “ce sont des publics qui ont besoin de temps pour changer.” Et pour durer face à des situations parfois complexes, Mohammed est convaincu : “On ne fait pas un métier pendant plusieurs années, sans s’arrêter, sans avoir de convictions et de valeurs. Au-delà d’apporter quelque chose, c’est aussi ton public qui t’apporte quelque chose.”
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